Futures projections proposées par l'association Cagnes ART Ciné

Mois de Février 2025

Lundi 10 Février 2025 à 19h30 "Tout ira bien" de Ray Yeung (All shall be well en Anglais) Il est titulaire d'une maîtrise en beaux-arts à l'université de Columbia, il écrit et réalise quatre longs métrages et huit courts métrages. Il met en scène deux pièces de théâtre à Londres et Hong Kong.

Le scénario a été inspiré par une présentation en 2020 sur le droit à l'héritage pour les minorités sexuelles à Hong Kong.

L'équipe du film a tenté d'obtenir un financement public via le Hong Kong Film Fund (zh), mais n'ayant pas eu de réponses pendant deux ans, elle a été obligé de se tourner vers des financements privés...Ce film est présenté à la Berlinale 2024. Sa première en Asie est prévue le 28 mars 2024 au gala d'ouverture du festival international du film de Hong Kong

Les Golden Horse Awards récompensent les films d'expression chinoise, qu'ils viennent de Taïwan, d'autres territoires sinophones...En 2021, il a reçu le prix de l'artiste de l'année pour le cinéma attribué par le Hong Kong Arts Development Council

Synopsis : Angie et Pat vivent le parfait amour à Hong Kong depuis plus de 30 ans. Jamais l'une sans l'autre, leur duo est un pilier pour leur famille et leurs amis. Seulement, au décès brutal de Pat, la place de Angie se retrouve fortement remise en question...


Mois de Janvier 2025

Vendredi 31 Janvier 2025 à 19 h "Hiver à Sokcho" de Koya Kamura (d'après le roman de Elisa Shua Dusapin) premier long métrage du réalisateur

Synopsis : A Sokcho, petite ville balnéaire de Corée du Sud, Soo-Ha, 23 ans, mène une vie routinière, entre ses visites à sa mère, marchande de poissons, et sa relation avec son petit ami, Jun-oh. L'arrivée d'un Français, Yan Kerrand, dans la petite pension dans laquelle Soo-Ha travaille, réveille en elle des questions sur sa propre identité et sur son père français dont elle ne sait presque rien. Tandis que l'hiver engourdit la ville, Soo-Ha et Yan Kerrand vont s'observer, se jauger, tenter de communiquer avec leurs propres moyens et tisser un lien fragile.


Dimanche 26 janvier 2025 à 19 h "Diamant Brut" de  Agathe Riedinger... figure dans la sélection officielle du 77e Festival du film de Cannes.

En 2018, Agathe Riedinger réalise le court métrage J'attends Jupiter, avec les acteurs Sarah-Megan Allouch et Alexis Manenti, par lequel elle souhaite dénoncer la société du showbiz.  

Elle travaille également sur un projet de long métrage sur deux femmes dans une revue de cabaret transgenre. 

Synopsis :  Liane, une jeune femme vivant avec une mère célibataire, un peu à la dérive. Liane que l'on aurait vite fait de ranger dans la catégorie "cagole" est une starlette des réseaux. Elle tente d'aller vers quelque chose de plus grand, de plus beau dans sa vie, sans savoir exactement ce que c'est, mais elle veut y aller de toutes ses forces jusqu'à ce que le rêve s'incarne dans un casting pour une téléréalité. "C'est une espèce d'alter ego d'ange de gauche et de droite en même temps", explique la jeune actrice, "c'est un personnage à qui je dois beaucoup et que j'aime profondément ". 



 Prochainement...2025   "Her Story" de Yihui Shao... « Her Story » pour le titre international, « Hao Dongxi » en chinois, qu'on pourrait traduire par "Une bonne chose"

«Her Story» est une comédie de la réalisatrice Yihui Shao, qui explore l'évolution de la dynamique de la féminité moderne à travers les vies entrelacées de ses personnages. Ce film est le dernier en date à être centré sur les expériences féminines et à connaître un grand succès au box-office chinois.

Le film a été salué pour sa représentation audacieuse de l'autonomisation des femmes, de l'amitié et de la nouvelle dynamique des genres. « Her Story » explore les complexités des relations féminines et de l'épanouissement personnel, en présentant un portrait nuancé des expériences des femmes d'aujourd'hui en Chine.

Synopsis :   Wang Tiemei, mère célibataire, perd son emploi et déménage avec sa petite fille, Molly, à la recherche d'un nouveau départ. Dans son nouveau quartier, elle se lie d'amitié avec Xiaoye, une femme apparemment joyeuse qui lutte en secret contre la dépression. Leur amitié s'approfondit au fur et à mesure qu'elles relèvent des défis personnels.

Alors que le taux de divorce en Chine n'a cessé d'augmenter, les femmes divorcées ou les mères célibataires sont souvent stigmatisées par la société, qui les considère comme des « biens endommagés ». Le personnage de Wang Tiemei remet en question cette perception en montrant qu'une mère célibataire peut s'épanouir, reconstruire sa vie et offrir un foyer stable et aimant à son enfant. Il s'agit là d'une affirmation audacieuse dans une culture qui a toujours considéré la situation matrimoniale des femmes comme une mesure clé de la réussit 

Le développement économique rapide de la Chine a entraîné d'importants changements sociétaux, notamment une plus grande urbanisation, une meilleure éducation des femmes et une classe moyenne en pleine expansion. Cependant, les valeurs traditionnelles confucéennes, qui mettent l'accent sur le rôle des femmes en tant que soignantes et femmes au foyer, continuent d'exercer une influence. Des films comme « Her Story » résonnent parce qu'ils reflètent la tension que ressentent de nombreuses femmes entre ces attentes et leur désir d'indépendance. 

À mesure que l'influence de la Chine s'accroît dans le monde, ses produits culturels, y compris les films, suscitent l'intérêt de la communauté internationale. « Her Story » s'adresse non seulement au public chinois, mais présente également au monde entier les complexités de la vie des femmes chinoises modernes, en brisant les stéréotypes et en favorisant une meilleure compréhension. 


Lundi 20 Janvier 2025 à 19h "Bird" d'Andrea Arnold...   Réalisatrice mondialement reconnue, Andrea Arnold est née en Angleterre. Elle signe des premiers courts métrages remarqués, Milk (1998), Dog (2001) et Wasp (2005) qui remporte un Oscar. Ses deux premiers longs métrages, Red Road (2006) et Fish Tank (2009), sont sélectionnés en Compétition au Festival de Cannes et reçoivent le Prix du Jury, avant d'être récompensés aux BAFTA. En 2011, elle termine l'adaptation du roman d'Emily Brontë, Les Hauts de Hurlevent, présentée en avant-première à la Mostra de Venise. La même année, elle est faite Officier de l'Ordre de l'Empire britannique pour services rendus à l'industrie du cinéma. Andrea Arnold fait son retour à Cannes en 2016 avec American Honey, qui lui vaut un troisième Prix du Jury. Elle réalise également plusieurs épisodes des séries Transparent et I Love Dick, ainsi que la deuxième saison de Big Little Lies... 

Le film s'inscrit dans la lignée des œuvres précédentes d'Arnold, comme Fish Tank, en explorant les utopies adolescentes face à un monde adulte défaillant.  Décor le plus naturel,  réalisme social (un Kent à la fois balnéaire et prolétaire, évoquant une sorte de Calabre anglaise), avec une dose de fantastique allégorique. Le quartier visible dans Bird, Gravesend, se situe non loin de là où la cinéaste a grandi

Synopsis : Bug (Barry Keoghan), ses enfants Bailey (2 ans) et Hunter, ainsi que la dernière élue d'une probablement longue série de compagnes, vivent dans un squat où grouillent souvent les ami·es de cette famille dysfonctionnelle et miséreuse d'adolescent·es attardé·es, à la vie rythmée par les tubes Britpop et les lubies douteuses, comme élever un crapaud pour récolter et vendre sa bave hallucinogène...  Lassée de cette éternelle récréation stérile, poussée au-dehors par ses propres élans de puberté, la petite Bailey fugue à la campagne où elle rencontre notamment un étrange homme solitaire, lui aussi affublé d'un surnom d'animal, Bird (Franz Rogowski).

Malgré la cruauté du sujet et la dureté du film, Andréa Arnold réussit à insuffler une poésie subtile dans son sujet. Par sa mise en scène sensible et son attention aux détails, elle transforme la réalité crue en tableaux émouvants. Les mouvements de danse de Bailey, les moments de complicité fugaces, et les images de nature contrastent avec la rudesse du quotidien. Cette juxtaposition crée une tension poétique, où la beauté émerge des situations les plus sombres, rappelant que même dans l'adversité, l'esprit humain peut trouver des échappatoires et créer de la beauté .. Comme à son habitude, elle mélange acteurs professionnels (Barry Keoghan) et non professionnels (Nykiya Adams).

Tous les personnages sont comme incités à obéir à la fois à leurs instincts infantiles et à une morale de grande personne, au son d'une musique elle-même pétrie d'ambiguïtés


Dimanche 12 Janvier 2025 à 19h "100 mille milliard" de Virgil Vernier ... (sélectionné par l'ACID au Festival de Cannes 2024... sélectionné à Locarno) Autodidacte né à Paris commence par des études aux beaux-arts, qu'il abandonne pour le cinéma. Passionné, il réalise son premier court métrage à 21 ans, « Karine », plusieurs portraits croisés et poétiques de jeunes de banlieue. Son cinéma se situe en effet à la frontière entre fiction et documentaire... En 2010, il tourne ses premiers longs métrages, dont                     « Commissariat », le portrait de jeunes policiers affectés au commissariat d'Elbeuf. Toujours à la recherche de nouveaux territoires à explorer, Virgil s'intéresse en 2019 aux ultra-riches. « Sapphire crystal » (Recompensé du  Prix prestigieux "André S.Labarthe" remis par un jury de professionnels du cinéma),  il commence dans une boîte de nuit genevoise où un petit groupe de jeunes issus de milieux très favorisés raconte une soirée où ils ont aspergé la foule avec une quarantaine de bouteilles de champagne de luxe. Ce portrait troublant, où les acteurs jouent leur propre rôle, interroge sur ce milieu inaccessible, son rapport à l'argent et la façon dont il vit et se perçoit lui-même.

Le réalisateur choque parfois, il montre toujours plus qu'il ne juge : "L'hyper-richesse fascine beaucoup de gens dans la culture populaire, et ça m'a paru intéressant de travailler sur ce sujet"..."Je ne demande pas à des acteurs de jouer, je propose à des gens réels de jouer leur propre rôle.» explique-t-il.

« J'aime que le spectateur se fasse sa propre opinion. Je pense donner suffisamment d'informations pour que chacun réagisse.» 

Le titre énigmatique du troisième long-métrage de Virgil Vernier prend son sens à la moitié du film, alors qu'Afine (Zakaria Bouti), un escort de Monaco, énumère en voix off une série de nombres par ordre croissant en débutant par cent. Comme indiqué par un échange de SMS dans la séquence précédente, ce point de départ correspond au tarif d'une passe, tandis que les cent mille milliards évoquent une opulence mirifique lorgnant sur l'imaginaire du conte. 

Synopsis : À Noël, au moment où il s'agit de faire une fête de famille, Afine accompagne une connaissance serbe (Mina Gajovic) qui fait du babysitting avec Julia (Victoire Song), douze ans, une enfant chinoise qui vit habituellement en pensionnat. Ses parents, des fortunés du BTP, n'ont pas le temps (l'envie ?) de s'occuper d'elle. Cette famille de circonstance improvise des cérémonies festives, elle rapproche les uns des autres. Dehors, les arbres brillent, la lumière est partout et les coruscations aveuglantes réfléchissent sur les vitres propres. Julia prévient Afine : "Il faut faire attention : les enfants vieillissent vite ici." Julia lui parle des palais, des châteaux, des diamants, et de tout l'or qu'elle a vu. Pourtant, son corps chétif et jeune recouvre un chagrin noir. Dans son cahier, on retrouve des dessins chargés d'angoisses : des horloges qui accélèrent le temps, des hommes un couteau à la main

Avec ses innombrables magasins de luxe, ses décorations de Noël clinquantes et son gigantesque chantier d'extension en mer, la principauté offre ici un décor idéal pour le travail plastique du cinéaste. Les compositions des cadres jouent avec les surfaces vitrées des devantures ou bien avec les immenses silhouettes des grues, qui se découpent dans le ciel à la manière d'un monstre menaçant... 

Dans le prolongement de ses précédents films, la ville se présente ici comme un personnage à part entière, avec de nombreuses vues urbaines plus ou moins autonomes, se glissant au sein d'une fiction aux coutures elles-mêmes lâches.


Lundi 6 janvier 2025 à 19 h 'My sun shine" Hiroshi Okuyama... (Un certain regard, une section de la sélection officielle du Festival de Cannes) 

Âgé seulement de 28 ans, le réalisateur japonais Hiroshi Okuyama vient de sortir son deuxième long-métrage, My Sunshine. Il y filme avec beaucoup de tendresse un hiver décisif dans la vie de Takuya (Keitatsu Koshiyama), un jeune garçon de Hokkaido, l'île la plus au nord du Japon.

Au baseball comme au hockey, Takuya est considéré comme nul par ses copains. Il bégaie, est hésitant et maladroit, effacé. Sakura, elle, est gracieuse et assurée, déterminée, excellente sur ses patins.

Son entraîneur, Arakawa (Sosuke Ikematsu), ancien champion de patinage, remarque la fascination qu'exerce la jeune fille sur le jeune garçon. Et décide d'apprendre à celui-ci le patinage artistique. Puis de les réunir tous les deux pour un duo de danse sur glace en vue de futures compétitions…         Arakawa prend Takuya sous son aile, et tout va bien jusqu'au jour où Sakura commence à trouver que celui-ci est devenu le chouchou et qu'elle découvre qu'Arakawa est homosexuel. Elle raconte alors tout à sa mère (le Japon n'échappant pas à l'homophobie banale universelle). Nous restent ces moments de grâce où Arakawa, avec ses deux élèves, s'amusent sur un étang gelé.


Mois de Décembre 2024

Dimanche 22 Décembre à 18 h 30 "Vingt Dieux" de Louise Courvoisier précédé d'un court métrage sur le Haut de Cagnes "Le chemin de traverse" réalisé par Frederi  de Saint Ferréol    A l'occasion du film "Vingt dieux", nous vous proposons une dégustation de ce bon fromage de comté et la visite de 3 chevrières du Haut Pays Briançonnais qui viendrons nous parler  de leur beau métier et de la fabrication du fromage.

- "Vingt Dieux" de Louise Courvoisier (Ecole Nationale Supérieure "La Cinéfabrique" département scenario (Lyon) ) ...Son premier long-métrage, Vingt Dieux, est présenté en avant-première dans la section "Un certain regard" du festival de Cannes en 2024, y reçoit le Prix de la jeunesse. Ensuite récompensé par "le Valois de diamant" au Festival du film francophone d'Angoulême et "le prix Jean-Vigo 2024".

Tourné dans le Jura français avec des acteurs non professionnels ...Il raconte l'histoire d'un jeune paysan qui veut gagner le concours du meilleur comté afin de surmonter ses difficultés financières. C'est dans cette campagne jurassienne qu'elle connaît si bien qu'elle a voulu planter l'action de son premier film. "J'avais envie de montrer cette jeunesse rurale que j'ai côtoyée, avec laquelle j'ai grandi, et dont on parle rarement", explique-t-elle.

Synopsis : A 18 ans, Totone vit dans l'insouciance de son âge dans un village du Jura français. Mais la mort de son père le contraint à prendre ses responsabilités pour s'occuper notamment de sa sœur de sept ans. Pour s'en sortir financièrement, le jeune homme se met en tête de fabriquer le meilleur comté de la région afin de gagner le concours agricole et les 30'000 francs qui vont avec.

C'est une sorte de récit initiatique, on suit dans "Vingt dieux" le parcours de Totone, entre la fabrication du comté, les soirées avec les copains, sa relation avec sa petite soeur dont il a la charge et celle avec son amoureuse Marie-Lise. A l'image du fromage qu'il fabrique, - autre "personnage" principal du film -, qui nécessite de longs mois d'affinage, il faudra du temps à Totone pour grandir et gagner confiance en lui.

C'est pour être aussi crédible que possible, qu'elle a choisi de travailler avec des habitants et habitantes de la région plutôt qu'avec des acteurs professionnels. "Je n'avais pas envie de tricher sur l'incarnation des personnages. J'avais envie qu'on puisse entendre ces accents qu'on n'entend jamais", relève Louise Courvoisier...Ainsi Clément Faveau, qui joue Totone, travaille dans un élevage de poulets et Maïwène Barthelemy, qui joue le rôle de sa petite amie, a été repérée dans un lycée agricole. Quant à la petite soeur de Totone, c'est Luna Garret, une fille que la réalisatrice a vu grandir dans son village, qui a obtenu le rôle.

Très remarquée à Cannes où son film a fait mouche, la jeune cinéaste fait la tournée des petites salles de cinéma locales de sa région franc-comtoise pour ses avant-premières. Là où tout a commencé…

 « C'est à la CinéFabrique que je vais développer un goût pour l'écriture, me familiariser avec ses différentes techniques. À Lyon, nous avons pu grandir loin du milieu parisien, sans pression sur ce qu'on pouvait attendre de nous ou d'une cinéphilie qui aurait pu se révéler écrasante. Nous venions tous de milieux différents et c'est ce qui a fait la force de cette formation. J'ai eu la sensation d'appartenir à un nouveau mouvement, à une nouvelle manière de faire du cinéma. » 

"Le chemin de traverse" de Frederi de Saint Ferréol Réaliateur (Esra - Ecole Supérieur De Réalisation Audiovisuelle- Nice1992 - 1995)


Lundi 16 Décembre 2024 à 19 h "Le Royaume " de Julien Colonna Réalisateur, scénariste et photographe.

Présenté dans la section « Un Certain Regard » lors de la dernière édition du Festival de Cannes, Le Royaume offre une plongée âpre dans la Corse des années 1990 à travers l'histoire bouleversante d'un parrain local et de sa fille. 

Entre le drame et le thriller, cette histoire de transmission entre un père et sa fille sur fond de guerre des clans résonne de manière assez étroite avec certains pans de la vie du réalisateur. « C'est un film qui est né il y a un peu plus de six ans lorsque ma femme m'a annoncé qu'elle était enceinte de notre premier enfant. Un véritable chamboulement qui a fait remonter en moi des souvenirs d'enfance auprès de mon père. Mon histoire est différente de celle du personnage de Lesia mais il y avait des liens. J'avais déjà réalisé plusieurs courts-métrages et je sentais que j'avais en main le bon sujet pour un format plus long », observe celui qui s'est adjoint les services de la cinéaste Jeanne Herry (Pupille, Je verrai toujours vos visages…) qui cosigne ici le scénario. « Il était évident pour moi de travailler avec une femme sur ce film. Je ne m'imaginais pas faire autrement. J'ai donc rencontré plusieurs réalisatrices et lorsque Jeanne s'est présentée, l'évidence était là. 

Pour donner vie au Royaume, Julien Colonna a fait appel à des comédiens insulaires dont certains n'avaient jamais fait de cinéma auparavant. C'est notamment le cas de l'épatante Ghjuvanna Benedetti qui incarne le rôle titre, celui de la jeune Lesia. 

Synopsis : Corse, 1995. Lesia vit son premier été d'adolescente. Un jour, un homme fait irruption et la conduit à moto dans une villa isolée où elle retrouve son père, en planque, entouré de ses hommes. Une guerre éclate dans le milieu et l'étau se resserre autour du clan. La mort frappe. Commence alors une cavale au cours de laquelle père et fille vont apprendre à se regarder, à se comprendre et à s'aimer. 


Dimanche 8 Décembre 2024 à 19 h 30 'Voyage à Gaza" de Piero Usberti... le réalisateur signe un documentaire aussi sublime que personnel sur son voyage dans l'enclave palestinienne en 2018. Il met en avant une jeunesse ingénieuse et résiliente, ainsi que la poésie de paysages et de villes aujourd'hui saccagés. Le réalisateur franco-italien, âgé de 25 ans à l'époque, se rend par deux fois dans la bande de Gaza. Il y séjourne en tout trois mois et se passionne pour ses plus jeunes habitants, en proie à de douces révoltes et pleins d'espoir. Le documentariste sait capturer le réel et saisir l'âme des villes.  Le film prend la forme d'une balade poétique. C'est d'autant plus troublant que le spectateur a en tête des images de ruines depuis plus d'un an. 

Des plages bondées aux restaurants animés, les lieux dépeints en 2018 apparaissent au contraire débordants de vies. Les plus belles séquences se déroulent au coucher du soleil ou à la nuit tombée. Gaza surprend alors par son éclat, certes immortalisé par Piero Usberti, mais figé aujourd'hui dans un passé révolu.

Assemblé à partir d'images anciennes juste avant les attentats perpétrés par le Hamas le 7 octobre et les attaques menées en retour par l'armée israélienne, le récit de Piero Usberti ne se prétend pas neutre : les rencontres du cinéaste avec les Gazaouis informent nécessairement sa vision. Mais son point de vue reste celui d'un étranger, qui fait de sa distance avec la situation une force. Il nous invite à tout reprendre à zéro, posant les données de base constitutives de Gaza : la Naqba, l'état de siège, le manque d'emplois et d'électricité, l'instrumentalisation du terrorisme de quelques-uns pour soumettre tout un peuple, le poids des traditions. Si Piero Usberti dénonce les violences d'Israël envers les civils palestiniens, les privations de droits qu'ils doivent endurer, transparaissent surtout au fil de son voyage des aspirations universelles, que la situation particulière de la région ne fait qu'exacerber.