Futures projections proposées par l'association Cagnes ART Ciné

Tout le programme du Cinéma centre de Cagnes sur Mer  du 28 Mars au 21 Avril 2025

Mois d'Avril 2025

Vendredi 4 avril 2025 à 19 h « Tardes de Soledad » Documentaire exceptionnel d’Albert Serra en présence de Madame Clémentine Arrivée, intervenante et critique journalistique 

À travers le portrait du jeune Andrés Roca Rey, star incontournable de la corrida contemporaine, Albert Serra dépeint la détermination et la solitude qui distinguent la vie d'un torero. Par cette expérience intime, le réalisateur de Pacifiction livre une exploration spirituelle de la tauromachie.

A lire ci-contre, tout savoir sur le réalisateur


Dimanche 13 Avril 2025 "Dimanches" de Shokir Kholikov (Drame - Ouzbek) en avant première, en présence d'olivier Ronat (conférencier-analyste de film)

Synopsis : Un couple de paysans âgés vit paisiblement dans un petit village de la campagne ouzbek où il travaille la laine. Peu à peu, son existence se voit bouleversée par les sollicitations de ses deux fils, qui insistent pour faire pénétrer la technologie chez eux malgré leurs réticences – et avec une idée derrière la tête : démolir la vieille maison qu'ils habitent pour en construire une nouvelle, afin que le plus jeune fils, ayant réussi à l'étranger, puisse en faire sa résidence secondaire… (Magnifiquement interprété par Abdurakhmon Yusufaliyev (le vieil homme) et Roza Piyazova (son épouse), le couple de paysans au centre du récit invente avec subtilité un archétype aussi touchant que réaliste : lui, bourru et contemplatif, quoique passablement machiste et capable d'accès de colère que son cœur peine à contenir ; elle, travailleuse et douce jusqu'au sacrifice, conciliante et pragmatique.) 


Mois de Mars 2025

Lundi 31 Mars 2025 à 19h30 "Jane Austen a gâché ma vie" de Laura Piani

 Une exquise comédie romantique française à l'accent "british"

Scénariste de métier, Laura Piani a toujours voulu écrire une comédie romantique autour de la poésie et de la littérature. C'est chose faite avec Jane Austen a gâché ma vie, son premier long-métrage à la réalisation. « Je rêvais d'écrire un film qui soit à la fois une comédie de mœurs contemporaine et une comédie romantique classique à l'anglaise. Je souhaitais montrer comment les gens qui passent leur vie dans les livres peinent à vivre la réalité d'une histoire d'amour contemporaine mais aussi à écrire puisqu'ils ne lisent que des chefs-d'œuvre », explique Laura Piani.

Synopsis : Agathe a autant de charme que de contradictions. Elle est célibataire mais rêve d'une histoire d'amour digne des romans de Jane Austen. Elle est libraire mais rêve d'être écrivain. Elle a une imagination débordante mais une sexualité inexistante. La vie n'est jamais à la hauteur de ce que lui a promis la littérature. Invitée en résidence d'auteurs en Angleterre, Agathe devra affronter ses peurs et ses doutes pour enfin réaliser son rêve d'écriture… et tomber amoureuse.

Dans ce rôle de maladroite gracieuse, Camille Rutherford, comédienne franco-anglaise, se distingue d'emblée, créant, à travers son élocution et sa gestuelle, un mouvement frais et piquant. En elle, la jeune réalisatrice Laura Piani a trouvé l'interprète idéale pour ce coup d'essai, comédie romantique pleine d'esprit qui s'inscrit dans la lignée connue des films britanniques des années 1990(comme Quatre Mariages et un enterrement),en la transposant dans une ère intemporelle, à la fois le temps présent du « sexe ubérisé » et un temps ancien. 

La musique a été composée par Peter Von Poehl, qui avait composé auparavant la bande son des films En roue libre en 2022 et Vanishing Waves en 2012.  


Lundi 24 Mars 2025 à 19 h00 Soirée Resto "Magma" de Cyprien Vial avec Marina Foïs ( le film sera suivid'un repas au restaurant "Thaï et sushis" ...

Le réalisateur Cyprien Vial s'inspire d'un épisode historique méconnu survenu en 1976 en Guadeloupe : En 1976, près de soixante-quinze mille personnes furent déplacées dans l'île de Basse-Terre des mois durant sur ordre de la préfecture de Guadeloupe par crainte d'une éruption de la Soufrière. Des milliers de personnes n'ont jamais pu regagner leur foyer et ont perdu leur travail alors que les autorités avaient finalement obtenu la preuve que le volcan s'était rendormi. Le réalisateur Cyprien Vial s'est inspiré de cet épisode historique méconnu pour son troisième long métrage. Une fiction très documentée et originale, qui prend le contre-pied des films catastrophe hollywoodiens type Le Pic de Dante ou Volcano.

Que se passerait-il si aujourd'hui le volcan de la Soufrière venait à se réveiller ?  C'est le postulat de départ de Magma le film signé par le réalisateur Cyprien Vial, amoureux des volcans depuis son enfance et qui a puisé son inspiration dans ce fait sociétal datant de près de cinquante ans.  Si le magma est au cœur des conversations, il reste constamment invisible, comme une menace latente — beau travail sur les couleurs et, surtout, sur les sons du volcan qui prennent une place croissante dans la mise en scène

C'est tout l'enjeu du film mais il se double aussi de quelque chose de plus profond encore et qui raconte aussi les vieux démons de la colonisation et des rapports qui en ont découlé entre population locale et représentants de la République, entre ex-dominants et ex-dominés, entre celles et ceux nés sur place (comme le personnage d'Aimé, joué par Théo Christine) et celles et ceux (comme le personnage de Katia interprété par Marina Foïs) installés dans l'archipel depuis longtemps et qui verront leur place remise en question par l'évènement…

Synopsis : Katia Reiter dirige l'Observatoire Volcanologique de Guadeloupe depuis une dizaine d'années. Elle forme un duo de choc avec Aimé, jeune Guadeloupéen auquel elle transmet sa passion du métier. Alors qu'elle se prépare pour une nouvelle mission à l'autre bout du monde, la menace d'une éruption majeure de la Soufrière se profile. L'ile est aux abois et Katia va devoir assurer la sécurité de la population... 


Lundi 17 Mars 2025 à 19 h 30 "Aïcha" de Mehdi M. Barsaoui en présence du Réalisateur et de Fatma Sfar (actrice principale du film) (remporte le Prix du meilleur film méditerranéen de la 81e Mostra de Venise 2024 | Sélection Officielle)

Le subtil portrait d'une jeune femme tunisienne résiliente

Synopsis : Aya travaille dans un hôtel de Tozer, dans le sud de la Tunisie, alternant entre ménage dans les chambres, accueil au buffet et animation au club. Faisant tous les jours les aller-retour depuis chez ses parents, quelle aide financièrement et qui souhaitent lui présenter un veuf pour la marier, son bus est victime un soir d'une sortie de route en montagne, après avoir pris une femme sur le bord de la route. Seule rescapée, elle ne parvient pas à se faire repérer par les secours. Mais elle se ravise, voyant là une opportunité de changer de vie. Elle décide alors de s'installer à Tunis, sous le nom d'Amina…


 Samedi 8 Mars 2025 dans la cadre de la journée des droits de la femme "It's Okay"de kim Hye Young à 20 h 15
 ( film sorti en 2023 et ayant notamment remporté un Ours de Cristal lors de la Berlinale).

Synopsis : In-young, lycéenne, suit une formation de danse classique coréenne dans une école réputée. Cette adolescente pétillante s'entraîne dur avec ses camarades afin de préparer le soixantième anniversaire de son école de danse. Malheureusement, un terrible drame vient brutalement briser tous ses rêves. En effet, lorsque sa mère meurt dans un accident de voiture, elle se retrouve livrée à elle-même, sans aucune aide. Elle est rapidement expulsée de son appartement en raison des loyers impayés et elle décide alors de s'installer discrètement dans l'école de danse. Mais la directrice de l'établissement se rend vite compte de sa situation...


Film projeté à l'issue de l'Assemblé Générale de Cagnes-Art-Ciné et offert aux adhérents présents à l'AG

 Lundi 10 Mars 205 à 19h30 "La Pampa" d'Antoine Chevrollier... Partage le scénario avec Bérénice Bocquillon et Faïza Guène... Un premier long métrage comme un retour aux sources. C'est en effet à Longué-Jumelles, où il a grandi, qu'Antoine Chevrollier a tourné La Pampa, découvert en mai 2024 à la Semaine de la Critique et récompensé du prix du public au festival Premiers Plans d'Angers en janvier dernier. Ce village du Maine-et-Loire, entre Angers et Saumur, où celui que rien ne prédestinait à devenir réalisateur a eu un jour le « déclic » : « Tout est parti d'une envie de raconter des histoires, se souvient-il. Un héritage familial, combiné à un choc : la découverte à la télévision, à 8 ans, de Fenêtre sur cour d'Alfred Hitchcock.

 Au collège et au lycée, quand vient le temps des premières questions sur son avenir et les études qui pourraient l'y conduire, Antoine Chevrollier peine pourtant à trouver un relais. « Quand j'essaie d'expliquer mon envie à des conseillers d'orientation, tout leur paraît hors sol. Et comme je ne suis pas très bon élève, on ne sait pas vraiment où me caser. Un jour, on me propose de tenter un CAP chaudronnerie, un autre de faire de la communication…Et si je veux vraiment en faire mon métier, la seule solution est de me rendre à Paris et de voir comment je peux parvenir à pénétrer petit à petit dans ce milieu. Depuis plusieurs années, je travaillais pendant mes vacances, je faisais de la manutention à l'usine qu'on voit dans La Pampa pour en avoir les moyens. »

 Une fois installé dans la capitale, tout en continuant à enchaîner les petits boulots, il prend très vite les choses en main. « Je me débrouille pour tourner un premier court métrage, en toute inconscience. Et pour le monter, j'achète un ordinateur grâce à un emprunt que je vais ensuite rembourser tous les mois»  Sa persévérance est récompensée. Son court est sélectionné en festival, récolte des prix... il va enchaîner et apprendre son métier sur le tas...En quelques années, Antoine Chevrollier a réussi à gagner une partie de son pari : parvenir à gagner sa vie dans le cinéma.

Son travail tape dans l'œil de la production de la série Baron noir, qu'il rejoint pour sa deuxième saison et dont il réalisera neuf épisodes avant que Disney+ lui confie les rênes de la série Oussekine en 2022. 

Synopsis : Willy et Jojo, deux amis d'enfance, s'entraînent sur un terrain de motocross nommé la Pampa. Ils se sont promis de partir bientôt pour la ville. Leurs rêves ainsi que leurs familles volent en éclats lorsque le secret de l'un d'eux est découvert.



Dimanche 02 Mars 2025 à 19 h 30 "No other land" film documentaire de Basel Adra, Hamdam Ballal, Yuval Abraham et Rachel Svor... Basel, jeune militant palestinien en Cisjordanie, lutte depuis son enfance contre l'expulsion de sa communauté par les autorités israéliennes...Il est un cinéaste, photographe et fermier palestinien, originaire de Susya, qui fait également de la recherche pour des organisations de défense des droits de l'Homme. Depuis plus de 5 ans,activiste palestinien en Cisjordanie, il filme l'expulsion de sa communauté par l'occupation israélienne qui détruit progressivement les villages et chasse ses habitants. Il rencontre Yuval, un journaliste israélien, qui le soutient dans ses démarches. Une amitié inattendue voit le jour. 


Mois de Février 2025

Dimanche 23 février 2025 à 19 h "Mon gâteau préféré" de Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha en présence de notre expert film Olivier Ronat.

Prix du Jury Fipresci & Jury œcuménique Berlin 2024

Le duo iranien Maryam Moghaddam et Behtash Sanaeeha s'était fait remarquer il y a trois ans, déjà en compétition à la Berlinale, avec leur précédent film "Le Pardon". Malgré (ou peut-être justement à cause) de son succès en Iran, ce drame au discours anti-peine de mort fut rapidement banni des écrans, et les deux cinéastes assignés en justice. Alors même qu'ils ont tourné ce nouveau film intégralement en secret. Moghaddam et Sanaeeha sont aujourd'hui frappés d'une interdiction totale de quitter le territoire et se sont vus retirer leurs passeports, comme bien des cinéastes iraniens dissidents avant eux. Lors de la conférence de presse à la Berlinale, leurs sièges furent symboliquement laissez inoccupés aux côtés des interprètes du film. Avec cette situation dramatique à l'esprit, on croit pouvoir deviner à l'avance exactement le type de film auquel on va assister ici. Or on a tort, car "Mon gâteau préféré" n'est pas le drame forcément-digne-et-didactique auquel un certain cinéma d'auteur iranien nous a bien habitués. C' est en réalité une comédie romantique, et peut-on dire qu'on ait déjà eu l'occasion de voir beaucoup de comédies romantiques iraniennes? Le film s'ouvre d'ailleurs sur un authentique gag : Mahin, 70 ans, râle contre l'importun qui ose l'appeler au téléphone et la faire sortir de son lit douillet aux petites heures de l'aube.

Synopsis : Mahin, vieille dame de 70 ans, veuve et dont la fille, qui a fondé une famille à l'étranger, ne donne pas assez de nouvelles, vit seule à Téhéran dans une certaine routine. Décidée à sortir un peu, elle se rend dans un parc où les hommes font du sport, puis s'arrête dans un restaurant, où déjeune aussi un groupe de quatre chauffeurs de taxi. Entendant que l'un d'eux, Faramarz, est célibataire, elle s'incruste dans son taxi et entâme la conversation. Ensemble, ils se dirigent vers chez elle, où elle l'invite à entrer… 

C'est donc une petite révolution dans sa vie et vis-à vis des règles de la société iranienne, que constitue la rencontre provoquée avec un chauffeur de taxi n'ayant jamais eu d'enfant, et passant étrangement à la pharmacie avant de se rendre chez elle (on pense forcément au Viagra). Peut alors vraiment débuter la comédie, sur fond d'une amourette synonyme d'espoir, mais aussi d'une certaine liberté retrouvée pour cette femme. 

Par petites touches, dans ce nouveau film Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha aborde en filigrane la surveillance sociale (l'œil réprobateur des voisins), la censure de la musique et de tout ce qui fait les plaisirs bon-vivants (comme une bouteille de vin, ici particulièrement énorme, pour cette "occasion spéciale "). On prend donc un immense plaisir à découvrir le beau personnage interprété avec un grand talent par Lili Farhadpour, sorte d'héroïne faisant le pont entre générations, qui n'aspire qu'à une relation décente avec un homme bien. Comme elle, on rit, on respire, on tremble : bref, on vit !


lundi 17 février 2025 à 19 h 30 "les feux sauvages" de Jia Zhangke

Depuis plus de vingt ans, le cinéaste chinois Jia Zhang-ke chronique l'histoire de son pays avec un regard d'une grande acuité et une mise en scène aussi exigeante que puissante. Platform, Plaisirs inconnus, Still life, A touch of sin ou Les éternels, pour ne citer qu'eux, nous ont profondément marqués. Or, pendant toutes ces années, à côté de son métier de réalisateur et de ses nombreuses activités (il est également producteur, enseignant dans l'école de cinéma qu'il a créée et directeur du Festival de Pingyao), Jia Zhang-ke partait régulièrement en voyage pour filmer, sans but précis. Avec la comédienne Zhao Tao et le chef opérateur Yu Lik-wai, il allait tourner dans différents endroits, se laissant guider par le hasard des rencontres avec des personnes ou des espaces, et proposant parfois à Zhao Tao de circuler dans le plan en suivant une esquisse de narration... Il a ainsi accumulé une énorme quantité d'images, mélange de séquences documentaires et de bribes de fiction, témoignant de l'évolution de la Chine pendant deux décennies. En suivant le destin amoureux de son héroïne de toujours, Jia Zhang-ke nous livre une épopée filmique inédite qui traverse tous ses films et plus de 20 ans d'histoire d'un pays en pleine mutation.
Lors de la pandémie, Jia Zhang-ke s'est replongé dans ces archives et a cherché un moyen de les agencer... En suivant le fil conducteur du personnage de Zhao Tao, un récit s'est construit peu à peu, enrichi par des séquences empruntées à ses films précédents puis par un dernier tournage effectué en 2023. Les feux sauvages est ainsi un projet à la temporalité inédite, une expérience nourrie par la liberté de filmer sans contrainte : un objet cinématographique aussi déroutant qu'envoûtant. 

Synopsis : Chine début des années 2000. Qiaoqiao et Bin vivent une histoire d'amour passionnée mais fragile. Quand Bin disparaît pour tenter sa chance dans une autre province, Qiaoqiao décide de partir à sa recherche.


Lundi 10 Février 2025 à 19h30 "Tout ira bien" de Ray Yeung (All shall be well en Anglais) Il est titulaire d'une maîtrise en beaux-arts à l'université de Columbia, il écrit et réalise quatre longs métrages et huit courts métrages. Il met en scène deux pièces de théâtre à Londres et Hong Kong.

Le scénario a été inspiré par une présentation en 2020 sur le droit à l'héritage pour les minorités sexuelles à Hong Kong.

L'équipe du film a tenté d'obtenir un financement public via le Hong Kong Film Fund (zh), mais n'ayant pas eu de réponses pendant deux ans, elle a été obligé de se tourner vers des financements privés...Ce film est présenté à la Berlinale 2024. Sa première en Asie est prévue le 28 mars 2024 au gala d'ouverture du festival international du film de Hong Kong

Les Golden Horse Awards récompensent les films d'expression chinoise, qu'ils viennent de Taïwan, d'autres territoires sinophones...En 2021, il a reçu le prix de l'artiste de l'année pour le cinéma attribué par le Hong Kong Arts Development Council

Synopsis : Angie et Pat vivent le parfait amour à Hong Kong depuis plus de 30 ans. Jamais l'une sans l'autre, leur duo est un pilier pour leur famille et leurs amis. Seulement, au décès brutal de Pat, la place de Angie se retrouve fortement remise en question...


Mois de Janvier 2025

Vendredi 31 Janvier 2025 à 19 h "Hiver à Sokcho" de Koya Kamura (d'après le roman de Elisa Shua Dusapin) premier long métrage du réalisateur

Synopsis : A Sokcho, petite ville balnéaire de Corée du Sud, Soo-Ha, 23 ans, mène une vie routinière, entre ses visites à sa mère, marchande de poissons, et sa relation avec son petit ami, Jun-oh. L'arrivée d'un Français, Yan Kerrand, dans la petite pension dans laquelle Soo-Ha travaille, réveille en elle des questions sur sa propre identité et sur son père français dont elle ne sait presque rien. Tandis que l'hiver engourdit la ville, Soo-Ha et Yan Kerrand vont s'observer, se jauger, tenter de communiquer avec leurs propres moyens et tisser un lien fragile.


Dimanche 26 janvier 2025 à 19 h "Diamant Brut" de  Agathe Riedinger... figure dans la sélection officielle du 77e Festival du film de Cannes.

En 2018, Agathe Riedinger réalise le court métrage J'attends Jupiter, avec les acteurs Sarah-Megan Allouch et Alexis Manenti, par lequel elle souhaite dénoncer la société du showbiz.  

Elle travaille également sur un projet de long métrage sur deux femmes dans une revue de cabaret transgenre. 

Synopsis :  Liane, une jeune femme vivant avec une mère célibataire, un peu à la dérive. Liane que l'on aurait vite fait de ranger dans la catégorie "cagole" est une starlette des réseaux. Elle tente d'aller vers quelque chose de plus grand, de plus beau dans sa vie, sans savoir exactement ce que c'est, mais elle veut y aller de toutes ses forces jusqu'à ce que le rêve s'incarne dans un casting pour une téléréalité. "C'est une espèce d'alter ego d'ange de gauche et de droite en même temps", explique la jeune actrice, "c'est un personnage à qui je dois beaucoup et que j'aime profondément ". 



 Prochainement...2025   "Her Story" de Yihui Shao... « Her Story » pour le titre international, « Hao Dongxi » en chinois, qu'on pourrait traduire par "Une bonne chose"

«Her Story» est une comédie de la réalisatrice Yihui Shao, qui explore l'évolution de la dynamique de la féminité moderne à travers les vies entrelacées de ses personnages. Ce film est le dernier en date à être centré sur les expériences féminines et à connaître un grand succès au box-office chinois.

Le film a été salué pour sa représentation audacieuse de l'autonomisation des femmes, de l'amitié et de la nouvelle dynamique des genres. « Her Story » explore les complexités des relations féminines et de l'épanouissement personnel, en présentant un portrait nuancé des expériences des femmes d'aujourd'hui en Chine.

Synopsis :   Wang Tiemei, mère célibataire, perd son emploi et déménage avec sa petite fille, Molly, à la recherche d'un nouveau départ. Dans son nouveau quartier, elle se lie d'amitié avec Xiaoye, une femme apparemment joyeuse qui lutte en secret contre la dépression. Leur amitié s'approfondit au fur et à mesure qu'elles relèvent des défis personnels.

Alors que le taux de divorce en Chine n'a cessé d'augmenter, les femmes divorcées ou les mères célibataires sont souvent stigmatisées par la société, qui les considère comme des « biens endommagés ». Le personnage de Wang Tiemei remet en question cette perception en montrant qu'une mère célibataire peut s'épanouir, reconstruire sa vie et offrir un foyer stable et aimant à son enfant. Il s'agit là d'une affirmation audacieuse dans une culture qui a toujours considéré la situation matrimoniale des femmes comme une mesure clé de la réussit 

Le développement économique rapide de la Chine a entraîné d'importants changements sociétaux, notamment une plus grande urbanisation, une meilleure éducation des femmes et une classe moyenne en pleine expansion. Cependant, les valeurs traditionnelles confucéennes, qui mettent l'accent sur le rôle des femmes en tant que soignantes et femmes au foyer, continuent d'exercer une influence. Des films comme « Her Story » résonnent parce qu'ils reflètent la tension que ressentent de nombreuses femmes entre ces attentes et leur désir d'indépendance. 

À mesure que l'influence de la Chine s'accroît dans le monde, ses produits culturels, y compris les films, suscitent l'intérêt de la communauté internationale. « Her Story » s'adresse non seulement au public chinois, mais présente également au monde entier les complexités de la vie des femmes chinoises modernes, en brisant les stéréotypes et en favorisant une meilleure compréhension. 


Lundi 20 Janvier 2025 à 19h "Bird" d'Andrea Arnold...   Réalisatrice mondialement reconnue, Andrea Arnold est née en Angleterre. Elle signe des premiers courts métrages remarqués, Milk (1998), Dog (2001) et Wasp (2005) qui remporte un Oscar. Ses deux premiers longs métrages, Red Road (2006) et Fish Tank (2009), sont sélectionnés en Compétition au Festival de Cannes et reçoivent le Prix du Jury, avant d'être récompensés aux BAFTA. En 2011, elle termine l'adaptation du roman d'Emily Brontë, Les Hauts de Hurlevent, présentée en avant-première à la Mostra de Venise. La même année, elle est faite Officier de l'Ordre de l'Empire britannique pour services rendus à l'industrie du cinéma. Andrea Arnold fait son retour à Cannes en 2016 avec American Honey, qui lui vaut un troisième Prix du Jury. Elle réalise également plusieurs épisodes des séries Transparent et I Love Dick, ainsi que la deuxième saison de Big Little Lies... 

Le film s'inscrit dans la lignée des œuvres précédentes d'Arnold, comme Fish Tank, en explorant les utopies adolescentes face à un monde adulte défaillant.  Décor le plus naturel,  réalisme social (un Kent à la fois balnéaire et prolétaire, évoquant une sorte de Calabre anglaise), avec une dose de fantastique allégorique. Le quartier visible dans Bird, Gravesend, se situe non loin de là où la cinéaste a grandi

Synopsis : Bug (Barry Keoghan), ses enfants Bailey (2 ans) et Hunter, ainsi que la dernière élue d'une probablement longue série de compagnes, vivent dans un squat où grouillent souvent les ami·es de cette famille dysfonctionnelle et miséreuse d'adolescent·es attardé·es, à la vie rythmée par les tubes Britpop et les lubies douteuses, comme élever un crapaud pour récolter et vendre sa bave hallucinogène...  Lassée de cette éternelle récréation stérile, poussée au-dehors par ses propres élans de puberté, la petite Bailey fugue à la campagne où elle rencontre notamment un étrange homme solitaire, lui aussi affublé d'un surnom d'animal, Bird (Franz Rogowski).

Malgré la cruauté du sujet et la dureté du film, Andréa Arnold réussit à insuffler une poésie subtile dans son sujet. Par sa mise en scène sensible et son attention aux détails, elle transforme la réalité crue en tableaux émouvants. Les mouvements de danse de Bailey, les moments de complicité fugaces, et les images de nature contrastent avec la rudesse du quotidien. Cette juxtaposition crée une tension poétique, où la beauté émerge des situations les plus sombres, rappelant que même dans l'adversité, l'esprit humain peut trouver des échappatoires et créer de la beauté .. Comme à son habitude, elle mélange acteurs professionnels (Barry Keoghan) et non professionnels (Nykiya Adams).

Tous les personnages sont comme incités à obéir à la fois à leurs instincts infantiles et à une morale de grande personne, au son d'une musique elle-même pétrie d'ambiguïtés


Dimanche 12 Janvier 2025 à 19h "100 mille milliard" de Virgil Vernier ... (sélectionné par l'ACID au Festival de Cannes 2024... sélectionné à Locarno) Autodidacte né à Paris commence par des études aux beaux-arts, qu'il abandonne pour le cinéma. Passionné, il réalise son premier court métrage à 21 ans, « Karine », plusieurs portraits croisés et poétiques de jeunes de banlieue. Son cinéma se situe en effet à la frontière entre fiction et documentaire... En 2010, il tourne ses premiers longs métrages, dont                     « Commissariat », le portrait de jeunes policiers affectés au commissariat d'Elbeuf. Toujours à la recherche de nouveaux territoires à explorer, Virgil s'intéresse en 2019 aux ultra-riches. « Sapphire crystal » (Recompensé du  Prix prestigieux "André S.Labarthe" remis par un jury de professionnels du cinéma),  il commence dans une boîte de nuit genevoise où un petit groupe de jeunes issus de milieux très favorisés raconte une soirée où ils ont aspergé la foule avec une quarantaine de bouteilles de champagne de luxe. Ce portrait troublant, où les acteurs jouent leur propre rôle, interroge sur ce milieu inaccessible, son rapport à l'argent et la façon dont il vit et se perçoit lui-même.

Le réalisateur choque parfois, il montre toujours plus qu'il ne juge : "L'hyper-richesse fascine beaucoup de gens dans la culture populaire, et ça m'a paru intéressant de travailler sur ce sujet"..."Je ne demande pas à des acteurs de jouer, je propose à des gens réels de jouer leur propre rôle.» explique-t-il.

« J'aime que le spectateur se fasse sa propre opinion. Je pense donner suffisamment d'informations pour que chacun réagisse.» 

Le titre énigmatique du troisième long-métrage de Virgil Vernier prend son sens à la moitié du film, alors qu'Afine (Zakaria Bouti), un escort de Monaco, énumère en voix off une série de nombres par ordre croissant en débutant par cent. Comme indiqué par un échange de SMS dans la séquence précédente, ce point de départ correspond au tarif d'une passe, tandis que les cent mille milliards évoquent une opulence mirifique lorgnant sur l'imaginaire du conte. 

Synopsis : À Noël, au moment où il s'agit de faire une fête de famille, Afine accompagne une connaissance serbe (Mina Gajovic) qui fait du babysitting avec Julia (Victoire Song), douze ans, une enfant chinoise qui vit habituellement en pensionnat. Ses parents, des fortunés du BTP, n'ont pas le temps (l'envie ?) de s'occuper d'elle. Cette famille de circonstance improvise des cérémonies festives, elle rapproche les uns des autres. Dehors, les arbres brillent, la lumière est partout et les coruscations aveuglantes réfléchissent sur les vitres propres. Julia prévient Afine : "Il faut faire attention : les enfants vieillissent vite ici." Julia lui parle des palais, des châteaux, des diamants, et de tout l'or qu'elle a vu. Pourtant, son corps chétif et jeune recouvre un chagrin noir. Dans son cahier, on retrouve des dessins chargés d'angoisses : des horloges qui accélèrent le temps, des hommes un couteau à la main

Avec ses innombrables magasins de luxe, ses décorations de Noël clinquantes et son gigantesque chantier d'extension en mer, la principauté offre ici un décor idéal pour le travail plastique du cinéaste. Les compositions des cadres jouent avec les surfaces vitrées des devantures ou bien avec les immenses silhouettes des grues, qui se découpent dans le ciel à la manière d'un monstre menaçant... 

Dans le prolongement de ses précédents films, la ville se présente ici comme un personnage à part entière, avec de nombreuses vues urbaines plus ou moins autonomes, se glissant au sein d'une fiction aux coutures elles-mêmes lâches.